Témoignages
Grégoire
Serveur depuis plusieurs années, j’ai travaillé pour de nombreux d’établissements différents. Il s’agit d’une profession nécessitant des capacités organisationnelles, une bonne gestion du stress et de l’attention pour chaque client. Il nous arrive souvent de porter de lourds plateaux et d’enchaîner de longues journées de travail ce qui peut être épuisant. De plus, nous travaillons souvent le soir et le week-end ce qui fait que nous avons moins de temps pour nos amis et nos familles. Certains salaires que j’ai touchés étaient inférieurs à 19.- par heure. Je pense qu’il est temps de valoriser notre travail en introduisant un salaire minimum !
Grégoire, serveur
Ana
Une personne qui travaille à 100% ne devrait pas à avoir à demander l’aide sociale. C’est une question de dignité et de justice social.
Mais qu’en est-il de ces travailleurs et surtout travailleuse (car ce sont souvent les femmes qui sont concernées) qui n’atteignent pas ce minimum vital, ou sont tout juste en dessus, malgré un CFC ?
La formation par apprentissage, dont la Suisse est tellement fière, n’est malheureusement pas forcément un gage de salaire décent.
Dans ce cas de figure nous retrouvons les assistantes en pharmacie (les hommes étant très rares dans cette profession), qui ne sont pas des vendeuses, mais des professionnelles de santé trop souvent mal reconnues, que ce soit en termes de compétences comme en terme salarial.
Les pharmacies intègrent le commerce de détail avec leurs longues journées de travail allant jusqu’à 19h, voire plus lors des nocturnes. De plus, la plupart du temps, le temps travaillé hors des heures d’ouverture n’est pas comptabilisé comme heure de travail et tout ça pour un salaire médiocre.
Malgré l’aspect apparemment commercial de la pharmacie, celle-ci ont un statut spécial de par leur responsabilité sur la santé humaine, car se tromper de médicament peut avoir des répercussions importantes.
Ainsi il me semble vital de valoriser les salaires des travailleur·euse·s détenteur·trice·s d’une formation professionnelle reconnue. Une première étape est d’introduire un salaire minimum. Cette valorisation permettrait non seulement une meilleure reconnaissance de la valeur de ces formations (et donc de son attractivité), mais aussi de diminuer l’abandon précoce de ces employé·e·s de leur profession et ce pour le bien de toute la société.
Ana, pharmacienne
Michaël
J’ai travaillé plusieurs années dans la logistique, souvent par le biais de contrats temporaires. Malgré un travail physique, exigeant et constant, j’ai été payé bien en dessous des 4’000.- par mois à plein temps. Ce genre de salaire, en Suisse, ne permet tout simplement pas de vivre dignement.
Avec moins de 4000.- par mois, on est toujours en train de compter, d’hésiter à aller chez le médecin, de repousser des factures. On se prive sur tout : les sorties, les habits, même parfois la nourriture. Et pourtant, je faisais mon travail sérieusement, à plein temps, comme tant d’autres dans cette situation.
Un salaire minimum de 23 francs par heure soit environ 4000.- par mois, ce n’est pas un cadeau, c’est le strict minimum pour couvrir les besoins de base. Il ne s’agit pas de confort, mais de respect. Respect pour celles et ceux qui font tourner des secteurs essentiels, mais qu’on oublie trop souvent.
J’espère que cette campagne permettra de faire changer les choses. Travailler ne devrait jamais rimer avec précarité.
Michaël, chauffeur de bus
Adri
J’ai travaillé plusieurs années comme vendeur dans un magasin d’alimentation. Mes tâches comprenaient la gestion des stocks, la vente, la relation avec les fournisseurs et même la formation des nouvelles employées – le tout pour un salaire de 21.- par heure.
Il est très difficile de vivre avec un bas salaire. Je devais compter chaque centime et je ne pouvais pas faire les courses la dernière semaine du mois. Introduire un salaire minimum améliorerait les conditions de travail dans des métiers féminisés et contribuerait à l’égalité homme-femme !
Adri, ancienne vendeuse
Léonard
Je travaille depuis trois ans dans la restauration. Je combine un emploi de serveur dans un bar et un poste de cuisinier dans la cantine d’une piscine. En plus de cela, je suis rémunéré comme musicien lors de certains concerts. J’aime beaucoup mon travail et le contact avec les clients bien qu’il faille être endurant pour tenir jusqu’à 1h du matin certains soirs, et rapide lors qu’il y a beaucoup de commandes.
Je suis actuellement payé 20,37.- brut par heure comme serveur. Je trouve que le salaire minimum est une bonne idée pour améliorer les salaires et valorisés les métiers de la restauration !
Léonard, serveur et cuisinier
Antoine
J’ai travaillé pendant quelques années dans la cantine et la cafétéria d’un établissement public. J’y ai travaillé en temps qu’étudiant afin de gagner un peu d’argent à côté de mes études. J’ai commencé par travailler à la vaisselle. Je faisais la plonge et je nettoyais la cuisine, parfois j’aidais les cuisinier.ère.s. Ensuite, j’ai travaillé comme serveur. La première année, j’ai commencé avec un salaire de 19 francs brut de l’heure et la dernière année j’avais atteint la somme d’environ 20 francs. Considérant ma situation d’étudiant, habitant chez mes parents, ce revenu était un bonus pour moi. En effet, je ne craignais pas des factures à la fin du mois ou des problèmes d’argent comme d’autres ami.e.s à moi. L’équipe avec laquelle je travaillais était très sympathique et nous (les étudiant.e.s) étions conviés aux différentes activités et nos avis étaient considérés. La question du salaire a cependant fini par peser dans la balance lors de ma décision de départ. Je savais que mon responsable ne pouvait pas augmenter le salaire pour des raisons de hiérarchie donc les salaires des étudiant.e.s sont restés à environ 20 francs. Ce salaire me semble insuffisant au vu du travail que nous fournissons.
Antoine, ancien employé de la cantine d’un établissement public
Marc
Je travaille dans l’une des bibliothèques de l’université de Fribourg depuis deux ans. J’ai été engagé comme surveillant de bibliothèque : pour un salaire brut de 17,65.-/heure, j’étais chargé d’assurer le service du prêt, le prêt entre bibliothèques, d’aider les usagers-ères à trouver des livres ou encore de veiller au calme du bâtiment.
Après de longues négociations, notre travail a été reconnu comme celui d’aides-bibliothécaires, et nous avons été augmenté-e-s au-dessus de 23.-/h. Cela m’a permis de mieux respirer !
Même à l’État, il est nécessaire d’instaurer un salaire minimum: je suis convaincu qu’aucun travail ne mérite d’être rétribué en-dessous de ce taux !
Marc, aide bibliothécaire
Daniel
Je travaille comme livreur de repas à domicile. Je souhaite partager la réalité de notre métier, surtout en hiver.
Quand il fait -5 ou -10 degrés dehors, nous devons quand même être sur la route, parfois à 50 ou 80 km/h avec le scooter. À ces vitesses, le froid est multiplié : l’air glacé traverse les gants et les habits, et le corps se fatigue très vite. La pluie ou la neige rendent les trajets encore plus dangereux. Ce froid constant provoque engourdissements, douleurs et fatigue, et cela met notre santé à rude épreuve.
Aujourd’hui, nous sommes payés à l’heure, mais ce n’est pas suffisant au vu des efforts et des risques. Nous aimerions faire passer un message clair : un salaire minimum de 23 francs de l’heure serait une reconnaissance juste de notre travail et des conditions difficiles que nous affrontons.
Nous ne cherchons pas des privilèges, seulement de la justice, de la dignité et le respect de notre santé.