Témoignages

 

Michaël

J’ai travaillé plusieurs années dans la logistique, souvent par le biais de contrats temporaires. Malgré un travail physique, exigeant et constant, j’ai été payé bien en dessous des 4’000.- par mois à plein temps. Ce genre de salaire, en Suisse, ne permet tout simplement pas de vivre dignement.

Avec moins de 4000.- par mois, on est toujours en train de compter, d’hésiter à aller chez le médecin, de repousser des factures. On se prive sur tout : les sorties, les habits, même parfois la nourriture. Et pourtant, je faisais mon travail sérieusement, à plein temps, comme tant d’autres dans cette situation.

Un salaire minimum de 23 francs par heure soit environ 4000.- par mois, ce n’est pas un cadeau, c’est le strict minimum pour couvrir les besoins de base. Il ne s’agit pas de confort, mais de respect. Respect pour celles et ceux qui font tourner des secteurs essentiels, mais qu’on oublie trop souvent.

J’espère que cette campagne permettra de faire changer les choses. Travailler ne devrait jamais rimer avec précarité.

Michaël, chauffeur de bus

 

Adri

J’ai travaillé plusieurs années comme vendeuse dans un magasin d’alimentation. Mes tâches comprenaient la gestion des stocks, la vente, la relation avec les fournisseurs et même la formation des nouvelles employées – le tout pour un salaire de 21.- par heure.

Il est très difficile de vivre avec un bas salaire. Je devais compter chaque centime et je ne pouvais pas faire les courses la dernière semaine du mois. Introduire un salaire minimum améliorerait les conditions de travail dans des métiers féminisés et contribuerait à l’égalité homme-femme !

Adri, ancienne vendeuse

 

Léonard

Je travaille depuis trois ans dans la restauration. Je combine un emploi de serveur dans un bar et un poste de cuisinier dans la cantine d’une piscine. En plus de cela, je suis rémunéré comme musicien lors de certains concerts. J’aime beaucoup mon travail et le contact avec les clients bien qu’il faille être endurant pour tenir jusqu’à 1h du matin certains soirs, et rapide lors qu’il y a beaucoup de commandes.

Je suis actuellement payé 20,37.- brut par heure comme serveur. Je trouve que le salaire minimum est une bonne idée pour améliorer les salaires et valorisés les métiers de la restauration !

Léonard, serveur et cuisinier

 

Ana

Une personne qui travaille à 100 % ne devrait pas à avoir à mendier l’aide sociale. C’est une question de dignité et de justice social.

Mais qu’en est-il de ces travailleurs et surtout travailleuse (car ce sont souvent les femmes qui sont concernées) qui n’atteignent pas ce minimum vital, ou sont tout juste en dessus, malgré un CFC ?

La formation par apprentissage, dont la Suisse est tellement fière, n’est malheureusement pas forcément un gage de salaire décent.

Dans ce cas de figure nous retrouvons les assistantes en pharmacie (les hommes étant très rares dans cette profession), qui ne sont pas des vendeuses, mais des professionnelles de santé trop souvent mal reconnues, que ce soit en terme de compétences comme en terme salarial.

Les pharmacies intègrent le commerce de détail avec leurs longues journées de travail allant jusqu’à 19h, voire plus lors des nocturnes. De plus, la plupart du temps, le temps travaillé hors des heures d’ouverture n’est pas comptabilisé comme heure de travail et tout ça pour un salaire médiocre.

Malgré l’aspect apparemment commercial de la pharmacie, celle-ci ont un statut spécial de par leur responsabilité sur la santé humaine, car se tromper de médicament peut avoir des répercussions importantes.

Ainsi il me semble vital de valoriser les salaires des travailleur-euse-s détenteur-trice-s d’une formation professionnelle reconnue. Une première étape est d’introduire un salaire minimum. Cette valorisation permettrait non seulement une meilleure reconnaissance de la valeur de ces formations (et donc de son attractivité), mais aussi de diminuer l’abandon précoce de ces employé-e-s de leur profession et ce pour le bien de toute la société.

Ana – pharmacienne