Argumentaire

1. Lutter contre le dumping salarial et social !

A Fribourg, près de 9 % des salarié-e-s ont un salaire inférieur à 23 frs bruts par heure. La moitié d’entre eux/elles perçoivent même un salaire inférieur à 3’600 frs bruts par mois. Avec un salaire aussi bas – et une inflation croissante – il est tout simplement impossible de boucler les fins de mois et de payer ses factures ! Ainsi, dans le canton de Fribourg plus de 10’000 personnes sont dans l’obligation de recourir à des aides alors même qu’elles ont un travail à plein temps. Une telle situation est tout simplement inadmissible. Il est temps d’agir pour déterminer un salaire minimum contre le dumping salarial et social à l’œuvre actuellement.

2. 23 frs c’est un minimum !

Un salaire horaire de 23 frs bruts pour 42 h par semaine, correspond, peu ou prou, à un salaire mensuel de 4’186 frs bruts par mois. Est-ce trop ? Certainement pas. Avec moins de 4’186 frs bruts par mois, il est tout simplement impossible de vivre en Suisse. D’autant plus lorsqu’on a une famille et des enfants à charge ! La forte inflation à laquelle nous sommes confronté-e-s – et qui va se poursuivre ces prochains mois et ces prochaines années – de même que l’augmentation massive et continue des primes d’assurance maladie ne font que rendre plus indispensable l’introduction d’un salaire minimum !

3. Un pas de plus vers l’égalité

Deux tiers des salarié-e-s directement concerné-e-s par l’initiative sont des femmes. En effet, les emplois les plus précarisés sont souvent occupés par des femmes. Sans compter qu’elles se retrouveront pénalisées au moment de la prise de leur rente. Les salaires des femmes sont inférieurs de 20% environ à celui des hommes : avec un revenu aussi bas, impossible d’obtenir des rentes correctes. Le salaire minimum améliorerait leur revenu durant leur vie active comme à la retraite et permettrait un pas de plus vers l’égalité homme-femme.

4. Des salaires, pas des aides !

Les patrons qui sous-payent leurs employé-e-s ne s’enrichissent pas seulement sur le dos des salarié-e-s, mais aussi de toute la collectivité. En effet, c’est avec nos impôts que les diverses aides (aide sociale; prestations complémentaires; subventions à l’assurance maladie etc.) compensent des salaires insuffisants. L’initiative pour un salaire minimum empêche les employeurs de verser des salaires qui ne permettent pas de vivre. L’argent économisé grâce à l’initiative pour un salaire minimum pourra être investi dans des missions importantes de l’Etat (crèches, hôpitaux, école, pompiers, etc…).

5. Une initiative qui a déjà fait ses preuves

Les cantons de Neuchâtel, du Jura ou de Genève se sont déjà dotés d’un salaire minimum légal. Le Tribunal fédéral a validé le principe d’un salaire minimum ainsi que la base de calcul qui définit un minimum de 23 frs bruts par heure dans le canton de Fribourg. Là où il a été introduit, le salaire minimum a eu un impact positif sur les salaires en général.

6. Défendre et renforcer les CCT

A Fribourg, près de la moitié des salarié-e-s (tels que le personnel de vente par ex.) n’ont pas de Convention collective de travail (CCT) qui détermine leurs conditions de travail et de salaire, ce qui laisse le champ libre à l’employeur en matière salariale. Avec un salaire minimum, les employeurs des branches qui refusent de négocier des CCT avec les organisations syndicales ne pourraient plus verser des salaires inférieurs à 23 frs bruts par heure.

En 2023, 23.- sont plus que jamais nécessaires !